Patrimoine de la Réunion
Dans le monde entier, la charrette fut l’un des premiers véhicules de transport. Elle a marqué le début de l’évolution de l’homme dans la manière et l’art de dresser l’animal et d’en faire un outil de travail exceptionnel.
Il y a un peu plus d’un siècle en 1900, la Réunion vivait encore au rythme de la charrette bœufs, c’était le seul moyen de transport pour tous.
En ce temps là, le caisson et les roues étaient fabriqués en bois d’olive et le bois de gaulette.
L’attelage se constituait de deux taureaux attelés côte à côte, séparés par un banka pour tracter la charrette.
Elle servait à transporter la canne à sucre, la roche des rivières pour la construction des maisons, le corail pour la fabrication des ciments, ainsi que les marchandises arrivant à la gare tel que sucre, bois, charbon, bœufs malgaches et autres matériaux.
Elle était conduite par des charretiers travaillant pour leur compte ou pour les propriétaires de grands domaines canniers.
Dans les années 40 à 50, les chemins de terre laissèrent place aux routes goudronnées, les premiers camions et voitures apparurent faisant disparaître la charrette toute en bois. Les roues cerclées de fer détruisant les nouvelles routes, la charrette fut modifiée ( caisson en tôle, essieu en fer, pneus, freins à tambour).
Cette nouvelle charrette plus fiable, d’une plus grande capacité permit d’accroître le rendement du travail jusqu’aux années 60.
Dans les années 70, avec la mécanisation du travail, l’attelage à deux bœufs disparus et fut remplacé par l’attelage à un bœuf.
L’arrivée des premiers cachalots et tracteurs amorça le début de la disparition de la charrette, ainsi que la fermeture des usines et des petites balances qui les recevaient.
Au fur et à mesure que les années passèrent, le modernisme prit une ampleur considérable, faisant disparaître la culture des grands parents dans les quatre coins de l’île.
De nos jours, on peut encore trouver quelques attelages à un bœuf, ainsi que le dernier attelage à deux bœufs de l’île.